Extrait :
Première aventure
Il y avait de drôles de petites bêtes et justement l’une d’entre elle tourbillonnait dans l’espace, fonçant de-ci de-là, à tire d’aile de haut en bas et de bas en haut, s’agitant les plumes en tous sens. Ses ailes étaient d’un rose flamboyant toutes compartimentées de noir avec un corps habillé de plumes glacées. Enfin pour être précis, la blancheur faisait penser au givre des matins de décembre juste ce qu’il faut de blanc rehaussé d’un brillant nacré. Bref, une chantilly cristallisée. Ajouté à cela deux magnifiques yeux ronds de billes vert-rose tournant sans discontinuer.
Plumpillon ne voulait rien rater, rien de rien…
Ailes déployées, vite refermées puis redéployées, un beau piqué… Posé, décollé, accélération maximale en remontée. (Flapflap) L’animal exécutait cette danse frénétique entre les branches et autres feuilles avec une ardeur sans pareil. Le ciel d’un bleu infini l’accueillait à chacun de ses élans, le vent léger du matin le poussant juste ce qu’il fallait pour relancer ses mouvements. (Flapflap)
Et tout en même temps qu’il exécutait ce ballet d’un genre moderne, il déclamait à qui voulait l’entendre sa chanson :
« …Mon nom est Plumpillon, je suis fait de plumes et vole comme un papillon…
Je viens d’un pays sans âge où mon plumage fait des ravages…
Je brille et givre au gré du vent, du temps…
J’aime passer de branches en lianes, en lignes ou en médianes… »
D’un coup de battements plus appuyé, il s’approcha des langues de bois et des pontons juste au-dessus des maisons en frôlant (long appuyé) nonchalamment les toits.
« … Je virevolte de quartiers en nids à l’assaut comme à l’abri… Je frise les Scargots et rase les Gélinuges…
Je me déplace avec aisance et avec confiance
Mon nom est Plumpillon, je suis fait de plumes…
Je vire et je vole, je frise et je frotte le monde de mes ailes »
Alors qu’il reprenait sa mélodie, il entendit un souffle digne d’une tornade puis un fracas tellement infernal que le sol en trembla.
« Mais qu’est-ce que c’est ? Que sont ces ombres dans la maison masque ? Que vois-je à travers la fenêtre ? »
Plumpillon dans un battement d’aile rapide fonça alors vers la porte et découvrit deux formes vivantes.
Auteur : Sybil Chalaffre